Quelques sectes qui se sont égarées au sujet des noms et descriptions d’Allah ‘azza wa djall.

Publié le par Ahlu Sounnati wal jama3a

Quelques sectes qui se sont égarées au sujet des noms et descriptions d’Allah ‘azza wa djall.

Par son éminence le docteur, l’érudit, Sâlih ibn Fawzân ibn ‘Abdallah Al Fawzân
Membre du comité des grands savants d’Arabie Saoudite, membre du comité permanent de recherche scientifique et de l’ifta

بسم الله الرحمن الرحيم
و به نستعين و لا حول و لا قوّة إلا بالله العلي العظيم
 
- Le groupe des Jahmya :
 
Et qui te dira ce que sont les Jahmya! Al Jahmya est une affiliation à Jahm ibn Safwân, qui étudia chez Al Ja‘d ibn Dirhâm qui étudia chez Tâloût qui étudia chez Loubayd ibn Al A‘sam le juif, ce sont donc des disciples de juifs.
 
Quelle est la méthodologie des Jahmya? C’est qu'ils n’affirment aucun nom ni aucune description à Allah, ils prétendent que c’est un être abstrait de tout nom ou description, et que l’affirmation de noms et de descriptions -selon leur prétention- implique le polythéisme, et la pluralité de divinités, comme ils disent... C'est leur maudite ambiguïté.
 
Et nous ne savons pas ce qu'ils disent pour eux même? Car il se peut que l’un d'entre eux soit décrit comme étant savant, riche, fabriquant, commerçant… Un seul d'entre eux peut avoir plusieurs descriptions, est ce que cela veut dire qu'il est plusieurs personnes?!
 
Cela est dû à l'entêtement de leur raison. La pluralité de noms et descriptions n'implique pas la pluralité de divinité, et c'est pour cela que les polythéistes, auparavant, lorsqu'ils entendaient le prophète -salla llahou 'alayhi wa sallam- dire : « Ô très miséricordieux ! Ô Celui qui fait miséricorde ! » Ils dirent « Il prétend n'adorer qu'un seul dieu, et il invoque plusieurs dieux ! » Allah révéla alors le verset « Dis: Invoquez Allah ou invoquez le très miséricordieux, quelque soit le nom par lequel vous l'invoquez, à Lui sont les plus beaux noms. »[1]
 
Les noms d'Allah sont donc nombreux, et ils indiquent Sa perfection et Son immensité -soubhânahou wa ta‘âlâ-, et non pas la pluralité de divinités comme ils disent, mais cela indique l'immensité, la perfection. Quant à l'être abstrait qui n'a aucune description, cela n'existe pas. Il est impossible qu'il existe quelque chose sans aucune description, jamais. Au minimum, il sera décrit comme étant existant.[2]
 
Et parmi leurs ambiguïtés : « Le faite d’affirmer les descriptions implique la ressemblance avec la création, car on trouve les mêmes descriptions chez les créatures. » Et ceci est une parole fausse et nulle, car les descriptions du Créateur Lui sont propres à Lui, et les descriptions des créatures leurs sont propres à elles, il n'y a donc aucune ressemblance.
 
Les Jahmya ont ajouté à leurs égarements dans les noms et descriptions l'égarement de la « contrainte » (al jabar) : les jahmya disent « L'homme n'a aucune volonté, et il n'a aucun choix, il est contraint de faire ses actes. » Cela signifie que lorsque le pécheur est châtié, il est une victime qui subit une injustice car il n'a pas choisi de faire le mal mais il y a été contraint, comme ils le disent… Allah est élevé au-dessus de cela.
 
Les Jahmya ont ajouté à leur négation des noms et descriptions et à la croyance de la contrainte la croyance du Irjâ'[3], et également la parole « Le Coran est une créature », ténèbres sur ténèbres...
 
Résultat : De cette méthodologie des Jahmya, qui s'est fait connaître pour la négation des noms et descriptions d'Allah soubhanahou wa ta‘âlâ, est née la méthodologie des Mou‘tazila, des Achâ‘ira et des Mâtourîdya.
 
 
- La méthode des Mou‘tazila :
 
Ils affirment les noms et nient les descriptions, mais ils affirment les noms de façon abstraite, un simple nom qui n'a (chez eux) aucun sens et qui n’indique aucune description.
 
Ils sont appelés « Mou‘tazila » car leur imam Wâçil ibn ‘Atâ’ était un élève de Hassan Al Baçri qu'Allah lui fasse miséricorde, l'honorable imam disciple des compagnons. Lorsque fut interrogé Hassan al Baçri au sujet de celui qui commet des grands péchés, quel est son statut? Il répondit l'avis de Ahl Sounnah « Il est un croyant qui à une foi faible, croyant par sa foi, et pervers par son péché. » Et Wâçil ibn ‘Ata’ ne fut pas satisfait de la réponse de son maître. Il s'écarta[4] et il dit « Non, je suis d'avis qu'il n'est ni croyant, ni mécréant ; il est entre les deux. »
 
Il se sépara de son maître Hassan et il se mit dans un autre coin de la mosquée et rassembla les gens les plus obscènes du peuple qui prirent ses paroles. C'est ainsi que sont les prêcheurs de l'égarement en tout temps, il faut toujours que beaucoup de gens fuient chez eux, ceci tien de la sagesse d'Allah.
 
Ils délaissèrent les assises avec cheykh Al Hassan, le maître de Ahl Sounnah, celui dont l'assise est bonne, l'assise de science, pour aller s'asseoir avec le Mou‘tazili Wâçil ibn ‘Atâ’, l'égaré qui égare les autres. Et ils ont des semblables à toute époque, des gens qui délaissent les savants érudits de Ahl Sounnah pour aller chez ceux qui ont des philosophies déviantes.
 
Et depuis cette époque ils sont appelés « Mou‘tazila » car ils se sont écarté de Ahl Sounnah wal Jamâ‘a et se sont mit à nier les descriptions d'Allah soubhanahou wa ta‘âlâ et Lui affirment des noms abstraits de sens, et ils jugent celui qui commet des péchés par le même statut que lui donnent les khawârij, qu'il est éternelle en enfer, mais ils ont divergé des khawârij quant à son statut dans ce bas monde, ils disent « il est entre les deux, ni croyant ni mécréant » alors que les khawârij disent « il est mécréant. »
 
Mais soubhânallah! Est-il concevable que l'homme ne soit ni croyant ni mécréant?! Allah a dit "C'est Lui qui vous a créé, certains d'entre vous mécréant et d'autre croyant" (sourate 64 verset 2) et Il n'a pas dit « Et certains qui sont entre les deux », mais ces gens là comprennent-ils quelque chose ? Ensuite une nouvelle branche venue de la méthode des Mou‘tazila est apparue, celle des Achâ‘ira.
 
- Les achâ‘ira:
 
Ils sont affiliés à Abou al Hassan Al Ach‘ârî, qu'Allah lui fasse miséricorde. Abou al Hassan al Ach‘âri était un mou‘tazili. Ensuite Allah lui fit grâce, et il prit connaissance de la fausseté de la méthode Mou‘tazili. Il se leva dans la mosquée le jour du vendredi, et il se désavoua publiquement de la méthode Mou‘tazila, il enleva son vêtement et dit « Je me retire de l'école Mou‘tazili, tout comme j'ôte ce vêtement! » Mais il passa alors à la méthode des Kallâbyya, suiveurs de ‘Abdallah ibn Sa‘îd ibn Kallâb.
 
Ce dernier affirmait à Allah 7 descriptions et il niait le reste car, disait-il, la raison n'indique que 7 descriptions uniquement : Le savoir parfait (al ‘ilm), la toute puissance (al qoudra), la volonté (al irâda), la vie (al Hayy), l'ouie (as-sam‘), la vue (al baçar), et la parole (al kalâm). Il disait que ces descriptions sont indiquées par la raison. Mais ce que la raison n’indique pas, alors pour lui ce n'est pas affirmé.
 
Ensuite Allah fit grâce à Abou al Hassan al Ach‘âri, qui abandonna l'école des Kallâbiya et il revint à la méthode de l'imam Ahmad ibn Hanbal et dit : « Je dis la même chose que ce que dit l'imam de Ahl Sounnah wal Jamâ‘a Ahmad ibn Hanbal, Allah s'est établi au-dessus du trône (istawâ) et Il a une main et Il a un visage. » Il dit cela dans son livre « Al Ibâna ‘an ouçoul id-dyâna » et aussi dans son livre « Maqâlât oul islâmiyin wa ikhtilâf oul mouçallin » il déclara être sur la méthode de Ahmad ibn Hanbal, malgré qu'il lui restait encore quelques oppositions.
 
Mais ses suiveurs, eux, restèrent sur la voie des kallâbya. Il les combattit, et eux étaient toujours sur sa première méthode, ce pourquoi ils sont appelés Ach‘arya, affiliation à Al Ach‘ari dans sa première méthode.
 
Mais après qu'il soit revenu à la méthode de Ahl Sounnah wal jamâ‘a, le fait de lui affilier cette méthode est injuste, et le plus correct est de dire « la méthode des Kallâbya » et non la méthode de Abou al Hassan al Ach‘ari, qu'Allah lui fasse miséricorde, car il s'est repentit de cela et il écrivit à ce sujet son livre « Al Ibânah ‘an ouçoul id-diyâna » et il a clairement montré son retour à la vérité, et qu'il s'accroche à ce à quoi s'accrochent Ahl Sounnah wal jamâ‘a, particulièrement l'imam Ahmad ibn Hanbal, qu'Allah lui fasse miséricorde, même s'il lui restait encore quelques oppositions, comme par exemple lorsqu'il dit sur la parole d'Allah « C'est le sens qui est éternelle, et le Coran est le récit, ou une expression de la parole d'Allah, et non pas la parole d'Allah. »
 
Ceci est la méthode des Achâ‘ira, qui vient de l'école Mou‘tazilite, qui vient de l'école des Jahmya. Et ensuite il découla encore beaucoup de branches qui en sont sortis, toutes ont pour origine l'école des Jahmya.
 
 
(Fin de citation. Source « Mouhâdarât fîl ‘aqîdati wad da‘wah » écrit par son éminence le docteur Sâlih al Fawzân volume 3, de la pages 363 à la page 368. Traduction terminée le 12/05/2005 à 17h 50, révisé le 14/08/2005 à 15h 18 par Abou al Hassan ‘Abdallah al Baljiki)
[1] sourate 17 verset 110, voir tafsir d'ibn Kathir 3/69
[2] Note du traducteur : C’est à dire qu’à partir du moment où une chose existe, on pourra au minimum lui donner la description « d’existante », car « existant » est un adjectif, une description ! Une chose qui n’a aucune description ne pourra même pas être décrite comme étant existante, et donc elle n’existe pas !
[3] Note du traducteur : Vous trouverez une explication assez détaillée de l’irjâ’ sur ce lien : http://www.assounnah.com/differents_groupes_mourjia.htm
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